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Étude de la marmotte des Alpes (Marmota marmota) et de son exploitation par les chasseurs du Paléolithique final de la grotte Colomb (Méaudre-Vercors-France).

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Soutenue en juin 1998 / Jury : T. Tillet, L. Chaix, P. Bintz, M. Tarpin / 201 p.

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Résumé :

La petite grotte Colomb a été fouillée au début du XXe siècle par Hippolyte Müller, le pionnier de la recherche préhistorique dans le massif du Vercors (Alpes, France). Ce site est connu pour les milliers d’ossements de marmottes livrés, témoignage de la forte exploitation de ce gros Rongeur par les chasseurs du Paléolithique final.

Une partie de cet abondant matériel (plus de 4000 restes) a pu être étudié dans le cadre d’un mémoire de maîtrise. À partir de ces restes extrêmement bien conservés, plusieurs constations ont pu être faite : manque des éléments de la boîte crânienne, du thorax, du rachis et de l’autopode (os du carpe/tarse, métapodes et phalanges) ; préservation préférentielle de certaines parties des os des membres ; quasi absence de traces de brûlure ; nombreuses traces de désarticulation et de dépouillement de la peau.

Si une grande part de ces observations s’explique bien par une conservation différentielle naturelle et l’absence de tamisage lors de la fouille, une action anthropique est également à mettre en avant. En effet, ce campement ne devait représenter qu’une halte de chasse par la belle saison. Les marmottes étaient rapportées à la grotte seulement pour leur dépouillage : enlèvement de la tête (fines traces d’un dépouillement soigneux sur la face externe des mandibules), éviscération (?), récupération des quartiers de viande les plus charnus (peut-être fumage de la viande pour son transport en plaine), nettoyage des fourrures dans lesquelles les éléments de l’autopode étaient conservés pour une meilleure conservation des peaux. L’hypothèse d’une non consommation sur place des quartiers de viande expliquerait le manque anormal des humérus et des fémurs et l’absence de restes brûlés (alors que des traces de foyers existent sur le site). Un seul os travaillé à pu être observé : une aiguille réalisée dans une fibula de marmotte. Cet outil témoigne peut-être du perçage des peaux en vue de leur séchage…

La mise en place d’un référentiel d’âge à partir de l’observation des rangées dentaires inférieures et des stades d’épiphysation du squelette a permit de mettre en évidence une chasse préférentielle, mais non exclusive, des individus « adultes » et « adultes âgés ». La présence de petits fragments lithiques fichés dans une scapula droite de marmotte reste énigmatique (chasse à l’aide d’un projectile ?) et pose le problème des méthodes de chasse employées.

Une étude comparative a également été réalisée avec d’autres sites d’altitude, dont la grotte voisine de La Passagère qui présente une exploitation très similaire des marmottes. On regrette de ne pas avoir de données provenant de sites de plaines pour voir si l’on y retrouve bien les éléments rarissimes de notre matériel : humérus, fémurs et éléments de l’autopode.

MOTS CLÉS : ARCHÉOZOOLOGIE, ALPES FRANÇAISES, PALÉOLITHIQUE FINAL, MARMOTA MARMOTA, CHASSE, BOUCHERIE, DÉPEÇAGE.