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QAL’AT AL-BAHREÏN (excavation 519) - Golfe Arabo-Persique

Voir aussi le résumé de la thèse.

Informations générales :
Le site est un tell de 20 hectares occupé de 2200 avant J.-C. jusqu’au XVIe siècle de notre ère. Il s’agit probablement de l’ancienne capitale de l’île et port de commerce. Il est situé au pied d’une forteresse portugaise dont le fossé à emputer une partie du site (fig.1), forteresse à proximité de la palmeraie et de la mer. La fouille du site a été réalisée mission française de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée de Lyon (responsable Pierre Lombard).
Le matériel étudié dans le cadre de ma thèse est celui des campagnes 1989, 1991, 1992, 1993, 1995, 1996, 2000, 2001 et 2002. Seuls ont été étudié les restes fauniques des périodes Dilmoun (2500 à 500 avant J.-C.) et Tylos (300 avant à 600 après J.-C.). L’étude du matériel islamique doit suivre prochainement.

Spectre faunique :
Un total de 13463 restes a été examiné dont 9100 déterminés. Le spectre des taxons domestiques domine largement celui des taxons sauvages (90.7% du NRd total) de par la très forte proportion de mouton/chèvre (NR total = 7667) et ce, tout au long de la chronologie étudiée.

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Les autres taxons domestiques sont : les Équidés (n=42), les dromadaires (n=10), les boeufs (n=295), les porcs (n=58), les chiens (n=169) et les gallinacés (n=16). L’exploitation des bovins est plus forte au Dilmoun acien et diminue fortement dès le Dilmoun moyen. Certains restes d’Équidés appartiennent peut-être à une forme hybride (Equus asinus x caballus). La présence de crânes et de squelettes de chiens quasi intactes pose la question du statut particulier qu’ont pu avoir ces Canidés sur le site (plutôt de jeunes individus). La découverte d’un cochon de lait quasi complet (fig.2) laisse, d’autre part, supposer un élevage sur place de rares Suidés.

Les taxons sauvages sont représenté à 57.2% par le cormoran de Socotra (Phalacrocorax nigrogularis), à 14.6% par la tortue marine (fort pourcentage du à la forte fragmentation de la carpace) et à 13.9% par le dugong (Dugong dugon).
Les autres animaux sauvages sont : la gazelle (Gazella cf. dorcas), le lièvre (Lepus sp.), le chat (Felis sp.), la mangouste (Herpestes sp.), le grand cormoran (Phalacrocorax carbo), le flamand rose (Phoenicopterus ruber), le héron cendré (Ardea cinerea), ainsi que du rapace indéterminé. Sont également à signaler de rares restes de petits Carnivores, d’Insectivores, de lézard et de serpent indéterminés.
Les cormorans étaient consommés comme en témoigne les traces de brûlure et de découpe sur les os. S’’agit-il d’une chasse préférentielle et/ou d’une capture involontaire de ces oiseaux plongeurs dans les filets de pêche?
Quelques restes de taxons dit "commensaux" sont également déterminés : 143 restes de mérione (Meriones sp.) et 1 de moineau (Passer domesticus).
Les restes de poissons sont également nombreux et en cours d’étude.

Os travaillés :
Une phalange I de dromadaire présente des traces de découpe répétitives au-dessus de l’extrémité distale de l’os. Il s’agit peut-être des stigmates d’une utilisation de cette phalange comme billot...
Quelques extrémités (proximale ou distale) de métapode de bœufs sont sciés. Un autre fragment de diaphyse de métapode, toujours de bœuf, semble avoir été travaillé pour la confection d’un manche mais celui-ci c’est brisé avant l’achèvement de l’outil.
Au Dilmoun moyen, une extrémité d’os long a été taillée en pointe.
Plusieurs talus de Caprinés sont également travaillés (fig.3). Au Dilmoun moyen : 1 talus droit poli sur ses faces médiale et latérale, 2 talus bitumés sur leur face dorsale. Au Dilmoun récent : 5 talus droits et 2 talus gauches +/- polis, l’un d’entre eux est poli et bitumé sur sa face dorsale, 2 autres talus gauches non polis mais bitumés. Ces artefacts sont commun à plusieurs sites du Proche/Moyen-Orient et d’Europe. Ils sont interprétés comme des pièces de jeu.

Pathologies observées :
Plusieurs dents de Caprinés présentent des usures anormales de certains cuspides (notamment chez les premières molaires supérieures). Certains éléments postcrâniens de Caprinés montrent des exostoses. Les os concernés sont : 3 humérus, 1 radius, 1 fémur, 1 naviculo-cuboïde, 1 vertèbre lombaire et 1 phalange I antérieure.

2 vertèbres lombaires en connexion de chien ont des exostoses en position latérale et ventrale. Par 3 fois, 2 vertèbres thoraciques de cormoran de Socotra sont soudées (1 au Dilmoun moyen et 2 au Dilmoun récent).

Données métriques disponibles :
De nombreuses mesures ont pu être réalisée sur divers restes de Caprinés (moutons/chèvres). Quelques mesures sont également disponibles pour les Équidés, les dromadaires, les boeufs, les porcs, les gazelles, les chiens, les chats, les mangoustes, les lièvres, les mériones, les gallinacés domestiques (Gallus gallus), les cormorans de Socotra, les grands cormorans. Une seule mesure est donnée pour : 1 carpo-métacarpe et 1 fémur de héron cendré, 1 coracoïde et 1 ulna de flamand rose, 1 humérus de moineau.

Quelques références bibliographiques :
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LOMBARD, P. (1999), "Qal’at al-Bahreïn. Mémoire d’une île et d’une civilisation", Bahreïn : La civilisation des deux mers, Les Dossiers d’Archéologie, Hors-série n°7, 4-13.
TOMÉ, C. (2003) , Les Mammifères et les Oiseaux dans l’économie des sociétés protohistoriques et historiques du golfe Arabo-Persique (IIIe millénaire avant J.-C. – VIIe siècle après J.-C.) , mémoire de doctorat, Université Aix-Marseille I, 2 volumes de 613 p. + 1 cédérom.